Les smart contracts, aussi appelés contrats intelligents, sont des accords numériques facilitant tout type de transaction. Ils prennent de plus en plus de place dans l’univers juridique. Nourris par la notoriété exponentielle de la technologie blockchain, ils sont devenus incontournables ces dernières années.
Que sont les smart contracts ? Qui les a inventés et pourquoi ? Découvrez-le dans cet article.
Les contrats intelligents expliqués
Un smart contract, ou contrat intelligent, est une application décentralisée qui rend automatique et autonome la conclusion d’accords en ligne.
Son utilisation permet aux différentes parties d’échanger de l’argent, des biens ou des actions en toute autonomie et en toute sécurité sur un réseau public. Sa particularité ? Un contrat intelligent se conclut sans le recours à un intermédiaire ou tierce personne, comme un notaire ou un avocat, par exemple.
💡 Mieux comprendre avec un exemple (très simplifié) dans la vie de tous les jours :
Jérôme souhaite acheter une maison à Camille. Un accord existe entre les deux contractants sur la blockchain. Jérôme doit 200 ETH (Ethereum, la monnaie principale associée) en échange de la maison de Camille. Une fois ces 200 ETH versés à Camille, Jérôme ne paiera rien de plus. Dans la vraie vie, il aurait eu de nombreux frais supplémentaires à payer, comme un notaire ou un agent immobilier. La transaction aurait également pu prendre plusieurs mois à se faire.
En recourant à un smart contract, on abandonne les contrats traditionnels et l’ensemble des contraintes qui y sont liées. Les contrats intelligents bénéficient de trois atouts notables sur eux et permettent notamment de :
Ces qualités ne charment pas uniquement les particuliers en quête d’investissements, puisque les smart contracts sont de plus en plus utilisés dans les secteurs des LegalTechs, de l’assurance, de l’immobilier, de la santé, ou encore de la gestion d’entreprise pour faciliter les échanges et les transactions.
Qui est l’inventeur des smart contracts ?
On doit l’invention des smart contracts à Nick Szabo. Si vous êtes amateur de crypto-monnaie, ce nom vous est peut-être familier puisqu’il est l’un des précurseurs dans les monnaies numériques. En 1994, cet informaticien américain né en Hongrie, publie un article sur son blog où il dévoile le concept. Il y partage sa vision des contrats intelligents et est le premier à employer ce terme.
Selon lui, ces contrats numériques apportent une réelle valeur ajoutée à l’ensemble des parties prenantes et leur utilisation permettrait de diminuer les risques transactionnels, tout en réduisant les contraintes humaines.
Après deux ans de recherche, il livre une nouvelle réflexion sur le sujet et partage une cartographie des contrats intelligents en montrant leur utilité et leur implémentation dans notre quotidien. Nick Szabo confirme que cette typologie de contrat est aussi fiable que compréhensible, sans jamais rogner sur le protocole appliqué aux contrats conventionnels.
Il décide ensuite de regagner les bancs de l’école pour poursuivre des études de droit. C’est cette nouvelle corde à son arc qui lui permettra d’adopter une vision globale sur le cadre légal entourant les contrats.
Fun fact : Certains soupçonnent Nick Szabo d’être Satoshi Nakamoto, l’inventeur du bitcoin.
Les smart contracts, des programmes qui s’écrivent tout seuls ?
Comme son nom l’indique, le smart contract fonctionne de façon intelligente. Attention toutefois à ne pas s’y méprendre : ce type de contrat ne s’écrit bien sûr pas tout seul. En revanche, il s’exécute de manière autonome. Alors, qu’est-ce que ça veut dire exactement ?
Les smart contracts sont façonnés par des développeurs aguerris et non par des avocats conventionnels. De fait, ils exigent un haut degré de détail dans leur code qui se doit de respecter une structure minutieuse, basée sur des conditions.
Si un contrat traditionnel s’ancre dans un cadre juridique, cela n’est pas le cas du contrat intelligent qui, lui, dépend du code informatique et ne dispose d’aucune autorité constitutionnelle.
Ainsi, pour certifier leur fiabilité, chacun des actifs et des termes du protocole est savamment crypté. De multiples conditions sont intégrées, et elles doivent impérativement être remplies pour que la transaction soit validée.
Ce qui veut dire que :
- Si toutes les conditions inscrites dans le contrat sont respectées, le smart contract s’exécute, dans le respect des termes pré-établis.
- Néanmoins, si jamais un manquement aux exigences est repéré, l’opération est invalidée. Quoiqu’il arrive, chaque fragment de code est soigneusement stocké dans le bloc d’une blockchain, ainsi que toutes les transactions qui y sont liées. Cela garantit une traçabilité infaillible de l’ensemble des opérations.
Smart contracts et blockchain, pourquoi sont-ils si liés ?
La blockchain, aussi appelée chaîne de blocs, est une technologie qui assure le partage d’informations et le stockage sécurisé des données en ligne. Transparente et décentralisée, elle fonctionne en toute indépendance.
Les contrats intelligents sont dépendants de la blockchain puisqu’ils ont besoin d’elle pour fonctionner. Dès lors qu’il y a publication d’un contrat numérique, ses instructions préétablies s’exécutent automatiquement et en toute sécurité grâce à elle. La fiabilité de la technologie blockchain rend le protocole liés au smart contract inaltérable, et la falsification inenvisageable.
Durant l’exécution de l’application, chaque opération est stockée sur un bloc, puis un autre. Cela offre une traçabilité de toutes les étapes de validation, sans exception. Et ce, même si les informations sont amenées à évoluer.
Parmi les technologies blockchain qui existent et qui abritent des contrats intelligents, on note notamment Ethereum, qui est la plus populaire et dont nous parlions plus haut. Toutefois, elle est loin d’être la seule et l’unique puisque les smart contracts peuvent également être déployés sur d’autres technologies tels que Tezos, EOS, ou encore Cosmos.
Aux vues de la vitesse à laquelle ses technologies sont amenées à se démocratiser, et notamment celle des contrats intelligents, on estime que leur place sur le marché mondial devrait peser au moins 345 milliards de dollars en 2027.